Bonjour à tous,
En cette saison, au printemps, il est nécessaire de dire ou redire à chacun qui s’étonne du contenu un peu maigre et peu varié dans les paniers, que les mois de mai et de juin sont toujours les mois les plus bas au niveau de la production en maraîchage. Si vous doutez, allez donc faire un tour dans les Biocoop ou même dans les grandes surfaces et regardez l’origine des légumes : peu sont d’origine française…
C’est vrai que l’on a oublié l’époque, pourtant pas si lointaine, où on se fournissait chez les producteurs locaux, qui n’avaient au printemps que des petits pois (fin mai ici), radis, salades, carottes, épinard, navets, et encore : quand tout se passait bien !
Alors si en plus votre fermier de famille s’est installé récemment, c'est-à-dire dans les 3 à 5 dernières années, il faut lui laisser le temps d’apprendre à apprivoiser sa terre, le temps d’apprendre les techniques diverses et de choisir celles qui conviennent le mieux à sa terre et à lui-même,… Maraîcher, c’est un métier passionnant, mais aussi difficile que d’apprendre à jouer du violon ! Il faut faire des « gammes » et des « gammes », essayer et expérimenter encore,… C’est un métier qui est techniquement, physiquement difficile ; et en AMAP, c’est encore plus compliqué du fait de la diversité nécessaire pour les paniers…
Alors laissez aux légumes le temps de pousser et à votre producteur le temps de s'installer et d'améliorer ses techniques et… ce sera tout bénéfice pour ceux qui continueront à le suivre dans les années à venir, car nous connaissons les techniques écologiquement saines qu'il utilise, et les résultats, même s'ils seront toujours dépendant des aléas climatiques, ne pourront aller qu’en s'améliorant !
Au lieu de « râler » gentiment, de se plaindre un peu, ou même carrément peut être d’envisager de quitter l’AMAP, c’est plutôt le moment de rassurer votre producteur sur votre engagement et votre soutien, sur votre confiance … car je vous assure qu’il fait tout ce qu’il peut pour vous satisfaire, et il est fort probable même qu’il culpabilise de ne pas faire mieux, et qu’il se demande peut être même si c’était une bonne idée, l’AMAP, parce qu’il stresse tellement et s’en veut de ce panier pas très varié et pas très rempli…
Alors serrons-nous les coudes autour de nos producteurs, tant pis si nos paniers sont un peu légers en cette période ; s'engager dans une AMAP, ce n'est pas seulement avoir chaque semaine un panier de légumes, c'est aussi partager les aléas de production avec le paysan et ceci encore plus dans le cas d'une installation. Nous ne sommes pas les clients de commerçants mais bien les partenaires d’une ferme. Les producteurs ont besoin de nous pour vivre un peu plus décemment de leur métier ; et nous avons besoin d’eux et de leur courage à cultiver la terre pour que la production de légumes et de fruits ne devienne pas un jour ce qu’on peut voir en matière de tomates en Hollande, sous des serres, sans terre et avec des liquides "nutritifs"… Des tomates qui n'ont de tomates que l'apparence extérieure, sans goût, farineuses ; nulles en salades, nulles en sauces, nulles mêmes farcies…
Au moment où notre monde semble enfin se rendre compte de certaines de ses dérives - sans forcément les prendre en compte - ne mollissons pas et soutenons nos producteurs bio de proximité, sinon il risque fort de ne plus du tout y en avoir d'ici peu... Le système des AMAP qui nous laisse la surprise - partielle - du contenu du panier chaque semaine, permet aux producteurs de limiter leur dépendance vis-à-vis des banques et de moins souffrir de la météo....ceci parce que nous en souffrons tous, un petit peu ! Mais endurer à quelques familles + une famille de producteurs est moins lourd que de tout subir à une famille, seule, de producteurs.
Alors soyons positifs et régalons-nous de ce qu’il y a dans nos paniers en ce moment, profusion de salades pour les uns, excès de radis pour les autres,… Dites-vous que vous ne trouverez que difficilement des produits ayant la saveur de ceux que vous fournit votre fermier de famille !
Amitiés à tous,
05 55 84 15 58 - amap.conseils.limousin@gmail.com
soutenue par le Réseau Agriculture Durable
CESAM-OXALIS 2 ave Foch 87120 Eymoutiers - 05 87 50 13 84 - siret n°410 829 477 00026 APE : 8299Z
PS : sachez aussi que 150 exploitations agricoles disparaissent en France chaque semaine, soit une diminution de 50% du nombre d’exploitations en 20 ans ; chaque année, 60 000 ha de terre sortent de l'agriculture (pour l’urbanisme, les loisirs, des usages commerciaux, ...), soit 160 ha par jour (la surface d'un département français moyen tous les 10 ans) ; le foncier agricole subit une spéculation qui implique une augmentation du prix de l’hectare : + 60% sur la dernière décennie….
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